Financiarisation et industrialisation des ingénieries Renault : la transformation du travail des ingénieurs au prisme des réorganisations - Tommaso PARDI

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Sur inscription seulement à Giuseppina.Meloni@ulb.be (jusqu'au 13/12).

Résumé :

La présentation portera sur la transformation du travail des ingénieurs et des techniciens au Technocentre Renault depuis les années 2000 au prisme des réorganisations incessantes de l'ingénierie. Elle se focalisera sur le contenu des réorganisations et les logiques qui les animent : la financiarisation de la gouvernance d’entreprise et l’industrialisation de processus de conception et développement industriel (“l’ingénierie administrée”). Pour illustrer leur impact sur le travail et les pratiques des ingénieurs on s’appuiera en particulier sur trois exemples : 

- la “règle métier stalinienne” qui permettra d’évoquer la standardisation et la mise en flux tendu des processus de développement industriel; 

- l’”indicateur pastèque”, dont tout le monde sait qu’il est rouge mais qu’on a peint en vert, qui permettra d’explorer la tension entre, d’une part, le travail “prescrit” (les jalons) impossible à réaliser dans les temps et avec les standards imposés, et, d’autre part, le travail réel qui subsiste dans des « poches d’air », des « espaces protégés », des « accords de bon sens »; 

- et “le choix femme actuelle” (“Je pense que c’est une solution d’avenir parce que ma femme l’a lu dans femme actuelle”) qui renvoie à la difficulté croissante à “défendre l’innovation” dans cet environnement bureaucratique et financiarisé: d’une part, parce que la ligne hiérarchique “réorganisée” n’a plus de compétences techniques; d’autre part, parce que les indicateurs financiers font qu’aucun projet d’innovation n’est suffisamment rentable et qu’in fine c’est le “feeling” du prince, dont la figure suprême était incarné par Carlos Ghosn, qui tranche.