Journée d’étude

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Avec
Sophie Bruneau, réalisatrice de "Rêver sous le capitalisme"
et
Bernard Lahire, auteur de "L’interprétation sociologique des rêves"

1er octobre 2018

Programme de la journée :

10.15 Introduction Pierre Lannoy (ULB)
10.30 Projection du film de Sophie Bruneau "Rêver sous le capitalisme"
11.45 Discussion avec la réalisatrice
14.00 Conférence de Bernard Lahire (Ecole Normale Supérieure de Lyon)
"L’interprétation sociologique des rêves"
15.00 Discussion
16.00 Conclusion par David Jamar (UMons)
L’affiche
 !! Compte tenu du nombre de places limité l’inscription est obligatoire : mbruyndo@ulb.ac.be

Pour plus d’informations sur les films de Sophie BRUNEAUcliquez ici

Douze personnes racontent puis interprètent le souvenir d’un rêve de travail. Ces âmes que l’on malmène décrivent, de façon poétique et politique, leur souffrance subjective au travail. Petit à petit, les rêveurs et leurs rêves font le portrait d’un monde dominé par le capitalisme néolibéral.

Pour plus d’informations sur le livre L’interprétation sociologique des rêves de Bernard LAHIREcliquez ici

Le rêve peut-il être appréhendé par les sciences sociales ? Objet devenu indissociable de la psychanalyse, étudié par la psychologie et les neurosciences, il était jusqu’à ce jour largement ignoré des sociologues. Certes, quelques chercheurs ont pu s’interroger sur la manière dont le rêve a été perçu selon les époques et les milieux. Mais ce que propose Bernard Lahire ici, c’est d’entrer dans la logique même de sa fabrication et de relier les rêves aux expériences que les individus ont vécues dans le monde social.
L’ambition de cet ouvrage, inédit en sociologie, est d’élaborer une théorie générale de l’expression onirique. En partant des acquis du modèle d’interprétation proposé par Freud, Bernard Lahire s’efforce d’en corriger les faiblesses, les manques et les erreurs, en tirant parti des nombreuses avancées scientifiques accomplies depuis L’Interprétation du rêve.
À l’issue de cette recherche, le rêve apparaît, à l’opposé de ce que croyait Freud, comme l’espace de jeu symbolique le plus complètement délivré de toutes les sortes de censure, tant formelles que morales. La communication de soi à soi dans laquelle s’exprime le rêve fait de lui le plus intime des journaux intimes. Il livre, à qui veut s’y intéresser, des éléments de compréhension profonde et subtile de ce que nous sommes. Son étude permet de voir frontalement ce qui nous travaille obscurément, et de comprendre ce qui pense en nous à l’insu de notre volonté.
Cette théorie de l’expression onirique contribue aussi à la transformation de la sociologie en lui donnant de nouvelles ambitions. Si le rêve fait son entrée dans la grande maison des sciences sociales, ce n’est pas pour laisser le lieu en l’état, mais pour en déranger les habitudes et en agencer autrement l’espace.